
Le Mouvement Associatif alerte sur les baisses de financement
Un dossier de presse de l’instance représentative des associations françaises évoque les conséquences à plusieurs échelles d’un financement défaillant du tissu associatif.
Une commune peut-elle priver ses enfants de clubs sportifs ? Un département peut-il encore réduire les solutions d’accueil pour personnes en situation de handicap ? Un territoire peut-il voir disparaître son festival de musique ? Un pays peut-il contempler sans sourciller des personnes démunies être refusées à l’entrée des banques alimentaires, les stocks de repas ne suffisant pas à répondre à la demande ? Jusqu’où pourra-t-on laisser des besoins sociaux sans réponse ?
Dans un dossier de presse intitulé « Que serait la vie quotidienne sans les associations ? », Le Mouvement associatif expose les conséquences concrètes des baisses de financements publics à plusieurs échelles territoriales. Publié en complément des propositions pour renforcer les associations face à l’urgence démocratique, il laisse entrevoir la possibilité de citoyens livrés à eux-mêmes, dépouillés d’un maillage essentiel pour faire société et construire collectivement des solutions qui vont dans le sens de l’intérêt général.
La part associative dans la vie locale
Le Mouvement associatif rappelle que les associations représentent 90 % des clubs sportifs, 90 % également des établissements d’accueil d’enfants en situation de handicap, 80 % des établissements d’enseignement culturel, la moitié des centres de loisirs et des structures d’aide à domicile, 40 % des crèches, 30 % des établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad), mais aussi 10 % des établissements hospitaliers.
Les associations organisent environ 2 000 festivals chaque année et sont considérées comme les principaux acteurs d’une vie locale riche et dynamique sur le territoire par 9 Français sur 10.
Pourtant, leur situation financière ne cesse de se dégrader, et les liquidations d’association ont augmenté de 50 % en deux ans. Aujourd’hui, Le Mouvement associatif estime que ce sont 186 000 emplois de l’économie sociale et solidaire (ESS) qui sont menacés par les mesures budgétaires annoncées.
L’impact concret d’une baisse de budget
Le dossier présente plusieurs exemples locaux où les baisses de budget ont des conséquences concrètes sur les activités associatives. Comme à Toulouse, où 40 % des financements destinés aux associations ont été « gelés », dont la moitié concerne les clubs sportifs. Ainsi, l’association MixaH, qui organise des rencontres sportives entre personnes handicapées et jeunes en difficulté, perd le financement d’un poste d’adulte-relais et est contrainte d’abandonner certaines actions.
Dans le Val-de-Marne, le Département a décidé de baisser de 77 % la subvention au Secours populaire, alors que son nombre de bénéficiaires a augmenté de 50 %, remettant en cause des campagnes entières qui apportent un peu de répit à des populations défavorisées.
Dans les Pays de la Loire, la réduction de 64 % des subventions dédiées à la commission culture, sport et associations a fait couler beaucoup d’encre. Il n’en demeure pas moins que 13 000 emplois sont menacés par cette décision.
Un plan d’action pour des alliances locales
Pourtant, les associations démontrent quotidiennement leur importance dans le tissu social, comme en outre-mer, où les associations locales se sont mobilisées pour contenir les effets du cyclone Chido et répondre aux urgences. Pour leur permettre de mener à bien leurs missions sur l’ensemble du territoire, Le Mouvement associatif lance un chantier d’un an pour renforcer les alliances entre associations et collectivités territoriales, et ainsi installer des partenariats pérennes et de la stabilité financière. Il propose également de s’inspirer du dispositif « Prev’Asso », qui a fait ses preuves en Occitanie pour préserver l’emploi, et de créer un fonds national de mobilisation pour la vie associative.
Thomas Giraud