
Mesurer le lien social pour mieux le renforcer ?
« Le lien social est le ciment de notre capacité à vivre ensemble. Pourtant, il vacille » : comment inverser la tendance ? Le groupe de réflexion Impact Tank, mené par le Groupe SOS et quatre universités, propose des pistes dans un rapport présenté le 16 mai à l’occasion de la 3e édition du Sommet de la mesure d’impact du Conseil économique, social et environnemental (CESE).
Le CESE avait d’ailleurs fait part de ses inquiétudes face aux multiples crispations qui fragilisent la société française et nourrissent une crise démocratique. Le rapport d’Impact Tank relève lui aussi une défiance généralisée, une rupture de la confiance des citoyens vis-à-vis des institutions, mais aussi de leurs pairs. Le document reprend également les enseignements de l’enquête « Solitudes » menée par la Fondation de France, qui recense 12 % de Français vivant dans une situation d’isolement relationnel et 21 % se sentant régulièrement seuls. Face à des facteurs d’exclusion qui se manifestent plus violemment, des inégalités et des vulnérabilités qui se cumulent, la réhabilitation du lien social apparaît urgente.
Le rapport recommande de « construire une définition partagée du lien social, qui pourrait être inscrite dans un texte de référence », pour poser un cadre à une politique fédératrice et ambitieuse, qui s’appuierait également sur des outils d’observation et d’évaluation « pour accompagner la conception et le suivi des politiques territoriales ». Pour Impact France, la mesure du lien social est nécessaire pour définir une « matrice des effets » et rendre compte de l’impact du lien social dans différents aspects de la vie en société, mais aussi pour identifier ses facteurs de fragilisation et intervenir sur la base d’éléments concrets.
Autre préconisation essentielle, la revalorisation des métiers du lien avec « des mesures de reconnaissance salariale, statutaire et symbolique ».
Thomas Giraud