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15/05/2024
2 minutes
Rapports et études

Le CESE fait le point sur les besoins des associations

Malgré des besoins sociaux au plus haut et des actions territoriales toujours nécessaires, les évolutions du marché, des modèles économiques et des politiques publiques affectent la vie des associations françaises, et particulièrement leur financement. Les évolutions récentes semblent révélatrices d’un large changement de modèle, entre marchandisation grandissante des associations et critères de subventions ouvrant une concurrence avec les structures lucratives (v. dossier « Impact social vs utilité sociale – Une question de valeur », JA 2024, n° 691, p. 16).  

Face à ces mouvements, le Conseil économique, social et environnemental (CESE) a lancé une vaste consultation sur l’évolution des modèles de financement des associations, à laquelle plus de 6 500 associations ont répondu. La synthèse de ces contributions vient d’être publiée, avant la formulation d’un avis et de propositions attendus pour la fin du mois de mai.

Point méthodologique

Les associations répondantes représentent un panel vaste et pluriel des associations françaises. Si 86 % d’entre elles agissent dans un cadre d’intérêt général, leur budget, leurs effectifs, leur âge et le périmètre de leurs actions sont variés, ouvrant la possibilité de multiples critères d’analyse à leurs réponses.  Des auditions de nombreux acteurs de l’écosystème associatif ont également été menées – certaines sont disponibles en vidéo sur le site du CESE – pour disposer de données tant quantitatives que qualitatives. Leur analyse met au jour plusieurs enseignements transversaux.

Un manque de financement généralisé

Les évolutions des modes de financement associatifs ont eu pour principale conséquence un manque de liquidités pour une grande partie des associations répondantes : elles sont 62 % à déclarer ne pas avoir le financement suffisant pour assurer leur objet social et 42 % d’entre elles ont vu leur financement public baisser. Ce dernier constat est encore plus flagrant pour les associations ayant moins de trois ans d’existence, qui sont 39 % à ne bénéficier d’aucun financement public.

Au-delà des chiffres, les associations s’inquiètent du manque de visibilité qui découle des modalités de financement actuelles : 89 % déclarent avoir des difficultés à construire des projets de long terme et 90 % estiment que le temps nécessaire à la recherche de financement est un obstacle limitant.

La nécessité de penser de nouvelles stratégies

Face à ces difficultés, les associations sont contraintes de s’éloigner de leur objet ou de leur fonctionnement initiaux pour répondre à leurs besoins de financement. Le CESE relève quatre stratégies principales :

–   le développement du financement privé par le mécénat, la recherche de dons ou encore l’augmentation des cotisations  pour 70 % des associations. À noter que l’augmentation des cotisations concerne surtout des associations au budget modeste, principalement dans le sport ;

–   des stratégies de maîtrise des coûts pour 67 % des associations, qui consistent notamment à baisser leurs charges de fonctionnement ou encore à arrêter certains projets ;

–   le développement d’activités économiques pour 53 % des associations, avec le développement d’une offre de biens et services marchands ou encore l’organisation d’événements lucratifs ;

–   des stratégies de développement des marchés publics et appels à projets pour 11 % des associations, qui ont principalement des budgets et des effectifs importants.  

Malgré tout, les associations répondantes restent optimistes quant à leur pérennité « du fait de leur utilité, de l’engagement de leurs équipes et bénévoles, de leur gestion saine et de leur ancienneté ».

Sources