Suivez l’actualité juridique M’inscrire à la newsletter
10/06/2024
< 1 minute
Financement

L’autonomie associative à l’épreuve du financement public

Une nouvelle publication de l’Institut national de la jeunesse et de l’éducation populaire (Injep) analyse les mécanismes de financement public des associations et leurs incidences sur l’autonomie des structures concernées. À travers une enquête localisée sur la commune de Roubaix, dont la dynamique associative et la politique de la ville fournissent un terrain propice à une exploration profonde des liens entre financeurs et financés, cette étude propose un regard éclairant sur les modalités d’arbitrage tant du côté des pouvoirs publics que de celui des associations, sur leurs critères et leur rationalité. Elle fournit des données quantitatives, avec un suivi financier détaillé des associations sur 10 ans et des éléments qualitatifs complémentaires, notamment des entretiens avec des élus, agents publics et responsables associatifs.

L’étude montre une réalité variable : là où certaines associations connaissent une relative stabilité de leurs financements publics, certaines subissent des variations importantes, précarisant leur situation financière. Si l’alternance politique consécutive aux élections municipales de 2014 a globalement réduit le budget dédié aux associations locales, notamment dans le secteur de l’action sociale, les évolutions relevées permettent de noter plusieurs motifs aux variations de financement.

Pour près de la moitié des situations, ces évolutions relèvent de considérations techniques ou administratives (paiements différés, variations de volume d’activité ou de sources de financement, etc.). Dans d’autres cas, l’étude observe une forme de répression financière d’associations ayant exprimé des critiques sur les politiques publiques ou des désaccords partisans. Si ces cas sont « limités numériquement », ils participent à une dépolitisation du secteur associatif et à une perte d’autonomie parfois irrémédiable pour se prémunir de sanctions et préserver sa structure.

Pour une note plus positive, l’étude estime que le phénomène de clientélisme associatif, soit l’octroi d’avantages matériels en échange d’un soutien électoral, reste marginal « en dépit des fantasmes qui l’entourent ».

Sources