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13/06/2023
2 minutes
Politique publique

Contrat d’engagement jeune : une progression encore possible

Plus d’un an après son déploiement, le contrat d’engagement jeune (CEJ) fait l’objet d’un bilan d’étape signé de l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS) déposé en mars et publié début mai.

Avec plus de 300 000 jeunes intégrés fin janvier 2023, le CEJ bénéficie d’une dynamique « incontestable ». L’IGAS relève que la composition des jeunes accueillis est conforme aux attentes des pouvoirs publics avec « une surreprésentation des jeunes non diplômés » et des « demandeurs d’emploi handicapés ». Or, 70 % de ces jeunes étaient déjà suivis par le service public de l’emploi (SPE), ce qui pose la question de la « capacité du dispositif à prendre en charge l’intégralité » des 900 000 jeunes ni en emploi, ni en études, ni en formation (neither in employment nor in education or training, ou Neet), d’autant que si le CEJ s’adresse bien aux Neets, il adopte une acceptation plus large du concept. Le CEJ a en effet vocation à inclure dans son public cible des travailleurs précaires qui présentent des difficultés d’accès à l’emploi durable (v. JA 2022, n° 660, p. 38). La mission estime que les « ambitions d’insertion professionnelle à court terme » du CEJ le rendent « sans doute moins accessible » pour les plus en difficulté.

La mission pointe des indicateurs de suivi inadaptés, surtout les agrégats nationaux dont la signification est jugée « très faible » du fait de la diversité des pratiques dans les missions locales et les agences de Pôle emploi. Les tableaux de bord nationaux d’heures d’accompagnement hebdomadaires n’ont aucune signification : 40 % des bénéficiaires n’atteignent pas les 15 heures et 20 % sont en dessous de 5 heures – sans qu’ils soient inoccupés pour autant. La mission estime que l’impact du dispositif est encore prématuré et l’IGAS s’en tient, à ce stade, à proposer des « ajustements » qui convergent d’ailleurs avec ceux présentés par le Conseil d’orientation des politiques de jeunesse (COJ) (v. JA 2023, no 676, p. 6).

Le déploiement simultané du CEJ par les missions locales et par Pôle emploi a entraîné « une mise en concurrence des opérateurs qui a mis à mal » leurs efforts passés de coopération, notamment au niveau local. L’adressage de jeunes demandeurs d’emploi vers les missions qui s’opéraient dans ce cadre a diminué de 38 % au cours de l’année 2022. Enfin, l’IGAS préconise de mieux mobiliser les entreprises et de revoir le système d’allocation et surtout de sanction, le mécanisme actuel apparaissant « inadapté et inefficace ».

Sources