Le sport deviendra-t-il un élément central des politiques publiques ?
Les orientations stratégiques de l’État se mettent au diapason de l’agenda sportif : la nouvelle directive nationale d’orientation pour le pilotage et la mise en œuvre des politiques de jeunesse, d’engagement civique et de sport est largement imprégnée par l’accueil sur le territoire français de grands événements sportifs, comme la Coupe du monde de rugby qui se tient actuellement et les Jeux olympiques et paralympiques en 2024.
Ces événements à la visibilité internationale nourrissent des objectifs ambitieux mis sur les épaules des services de l’État et de leurs relais territoriaux. Ainsi, cette directive affiche trois priorités :
– réussir les grands événements sportifs « grâce à une organisation irréprochable », des athlètes français « au meilleur de leur performance » et un engouement général « visant un héritage durable pour le pays » ;
– placer le sport « au cœur de la société » et augmenter son impact sur la jeunesse, la santé, le cadre de vie, l’inclusion et l’insertion ;
– renforcer le modèle sportif français en renouvelant sa gouvernance et en renforçant la formation et l’accompagnement des filières de haut niveau.
Pour répondre à ces objectifs, le président de la République a décidé de faire de la promotion du sport et de l’activité physique et sportive la grande cause nationale de l’année 2024, avec un plan d’action qui se répercute sur l’éducation, la formation, l’engagement et la vie associative.
Développer la place du sport dans la vie quotidienne
La directive appelle à faire du sport un élément incontournable de la vie des jeunes, tant sur le temps scolaire que par le développement de l’offre périscolaire et extrascolaire.
Cette volonté implique une coopération des services de l’État avec les établissements scolaires, les associations d’éducation populaire et les associations sportives locales pour une articulation optimale de l’offre disponible. L’État entend garantir le cadre qualitatif par la labellisation ainsi que par des aides de l’État et de la Caisse d’allocations familiales (Plan mercredi, Colos apprenantes, Quartiers d’été). Des priorités sont données à l’apprentissage de la nage et du vélo, ainsi qu’à une activité physique quotidienne sur le temps scolaire.
Le succès du Pass’Sport motive également un déploiement plus large du dispositif pour un objectif de 1,8 million de bénéficiaires en 2023.
Pour répondre aux besoins d’encadrement, la directive appelle à renouveler l’attractivité du brevet d’aptitude aux fonctions d’animateur (BAFA), à assurer la qualité des formations professionnelles des métiers de l’animation et du sport, notamment sur le volet éthique, et à renforcer l’accompagnement des jeunes diplômés pour améliorer leur insertion sociale et professionnelle.
Soutenir la vie associative et l’engagement
Pour déployer les orientations de ce texte, le tissu associatif est un maillon essentiel de la chaîne et doit être soutenu en conséquence. La priorité est donnée à la généralisation du dispositif Guid’Asso et à l’appui financier des projets associatifs structurants. L’État tient à rappeler que ses services, dans leur mission de contrôle, « ont vocation à demeurer mobilisés pour promouvoir les valeurs de la République et laïcité ».
La directive appelle également à favoriser l’engagement des jeunes. Pour y parvenir, le développement du service national universel (SNU) est évoqué, mais aussi des mesures pour le déploiement de missions de service civique. Le texte rappelle l’existence du compte d’engagement citoyen (CEC) et affiche sa volonté de financer plus largement la formation des bénévoles pour favoriser le bénévolat.
On peut par ailleurs noter que sur l’ensemble des actions affichées par la directive, une attention particulière est portée à la prévention des violences sexistes et sexuelles ainsi qu’à la dimension sociale et inclusive du sport.
Ces orientations sont traduites budgétairement dans la présentation du volet consacré aux sports du projet de loi de finances pour 2024.