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Les fondations et fonds de dotation en pleine expansion

La situation des fondations et fonds de dotation est un bon indicateur des dynamiques de la philanthropie en France, mais aussi de l’évolution des besoins auxquels les organismes sans but lucratif (OSBL) doivent répondre. Comme chaque année depuis 2020, l’Observatoire de la philanthropie de la Fondation de France publie son baromètre annuel de la philanthropie pour suivre les grandes tendances du secteur et confirme une « vitalité » indéniable, portée par les fonds de dotation.

Une croissance constante depuis plus de 20 ans

Les chiffres sont révélateurs de la bonne santé du secteur de la philanthropie, dont la dynamique de croissance s’est poursuivie en 2023 : le nombre de fondations et fonds de dotation a augmenté de 5 % entre 2022 et 2023, pour atteindre 5 647 structures en activité. Cette tendance repose principalement sur le développement des fonds de dotation, avec plus de 500 nouvelles structures créées sur la même période et un total de 2 665 fonds en activité.

Avec 1 775 structures en activité, les fondations abritées connaissent une croissance plus modeste mais continue au cours des 20 dernières années, là où le nombre de fondations reconnues d’utilité publique (FRUP), de fondations d’entreprise, de fondations de coopération scientifique, de fondations partenariales, de fondations hospitalières ou encore de fondations universitaires s’est stabilisé depuis 10 ans.

L’ensemble des organismes étudiés a engagé plus de 16 milliards d’euros pour l’intérêt général en 2022, ce qui représente une augmentation de 8,7 % sur un an en euros courants. Les actifs et les ressources disponibles ont également augmenté respectivement de 2,7 % et 5,1 %, mais ces indicateurs doivent être pondérés par la forte inflation durant la période étudiée.

Un ancrage territorial renforcé

Le baromètre propose cette année une synthèse de la philanthropie par région pour mettre en valeur le fort développement de l’échelon local, qui « permet d’innover, d’expérimenter et de construire avec toutes les parties prenantes des solutions qui tiennent compte des spécificités de chaque territoire. Il démontre ainsi que la capacité d’agir collectivement constitue l’un des atouts majeurs de la philanthropie pour accompagner les transitions profondes qui s’imposent, et construire des solutions durables et efficaces ». Cette attention particulière portée aux situations locales révèle, outre des disparités territoriales marquées – 53 % des fondations sont situées en Île-de-France –, un regain d’intérêt pour une action plus ciblée : « 62 % des fondations et fonds de dotation créés après 2018 agissent à l’échelon départemental/régional contre 51 % des structures créées avant 2009 ».

L’étude constate également « un engagement croissant des entreprises pour l’intérêt général », notamment en Auvergne-Rhône-Alpes, Pays de la Loire et Hauts-de-France, régions où « près de 50 % des fondations comptent au moins une entreprise parmi leurs fondateurs, contre 30 % pour l’ensemble de la France ».

Le baromètre illustre ces actions territoriales avec trois démarches concrètes : le fonds de dotation Metz mécènes solidaires, la fondation Fier de nos quartiers et la fondation D’Ici-Tokiko. Leurs témoignages apportent un éclairage sur les atouts d’un ancrage territorial fort pour construire des coopérations efficaces.

Thomas Giraud