Les quartiers prioritaires de la ville dans le collimateur
Un rapport de la Cour des Comptes publié cet été dresse le bilan de la politique de l’emploi dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV).
Il pointe dans ces quartiers un taux de chômage encore trois fois plus élevé que dans les autres quartiers – soit, en réalité, aucune amélioration en six ans d’existence des QPV. Malgré les 800 millions d’euros par an utilisés en faveur de l’emploi des habitants, le taux d’activité de la population âgée de 15 à 64 ans est inférieur à celui des autres quartiers (de 12,1 points en 2014 et de 14,2 points en 2019), tandis que le taux d’inactifs est de 41,5% contre 27,3% dans les autres quartiers. Corrélativement, la population y est plus pauvre qu’ailleurs – 25% se situe en dessous du seuil de pauvreté – et ces difficultés, auxquelles peuvent s’ajouter par exemple la barrière de la langue pour les étrangers ou l’échec scolaire, ont pour conséquence un éloignement persistant du marché du travail. Si le constat n’est pas rassurant, des pistes d’amélioration de l’action publique demeurent inexplorées. Ainsi, la simplification et l’unification des services publics de l’emploi et le décloisonnement entre administrations seraient de nature à clarifier les services proposés et à réduire les doublons ou les concurrences inutiles.