Emploi associatif : le premier salarié, une épreuve
Pour mener à bien son projet associatif, l’association peut être amenée à recruter son premier salarié.
Lorsque la situation se présente, elle doit faire face à une série de questions sociales, comptables et fiscales, mais également organisationnelles ou liées à la gouvernance. Des déséquilibres se créent naturellement, l’arrivée d’un premier salarié bousculant tous les niveaux de pilotage et de gestion de l’association.
Afin de retrouver l’équilibre, élément indispensable à la bonne marche de l’association, une équipe de la chaire d’économie sociale et solidaire (ESS) de Sciences-Po Grenoble et de Dédale-l’emploi social et solidaire a mené une recherche-action intitulée « Cap Asso, franchir le cap et embaucher ? ». Un guide pratique est issu de leurs recherches menées auprès de plusieurs associations ayant recruté pour la première fois, de données collectées grâce à un questionnaire en ligne et de la mise en place d’une communauté de pratiques. Il en ressort une séquence d’embauche, singulière, dont Cap Asso fait apparaître les différentes dimensions et transformations observables au sein de l’association. Successivement, la première transformation touche l’organisation du travail, désormais répartie entre bénévoles et salarié ; la deuxième touche à la gouvernance de l’association, la salarisation installant au centre de l’association un individu devenant rapidement indispensable aux prises de décision et pourtant dénué du droit de vote ; la dernière montre que la première embauche vient modifier la composition des ressources de l’association.