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16/06/2025
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Rapports et études

L’intérêt général et la non-lucrativité : des logiques en voie d’extinction ? 

Au cours des dernières années, la transformation des financements associatifs se manifeste avec plus d’intensité, bouleversant les modèles économiques de nombreuses structures et mettant en danger la pérennité de leurs activités. Ce changement à l’œuvre a déjà provoqué de nombreuses réactions et alertes, notamment de la part du Conseil économique, social et environnemental et du Mouvement associatif.

Pour documenter ce phénomène et le mettre en perspective avec de nombreux éclairages théoriques, l’Observatoire citoyen de la marchandisation des associations publie son deuxième rapport, qui évoque « un monde associatif à la croisée des chemins ».

Publié deux ans après un premier document centré sur une représentation et une analyse critique de la marchandisation et la financiarisation des associations, ce nouveau rapport poursuit le décryptage et apporte des pistes de « démarchandisation des associations » pour préserver les modèles d’intérêt général et la non-lucrativité. Le constat reste le même qu’il y a deux ans : les associations sont sous la pression d’une mise en concurrence croissante avec le secteur lucratif, les débats sur l’intérêt général se détournent des secteurs purement non lucratifs pour appuyer le développement d’un « entrepreneuriat social » aux contours plus flous et ses liens avec les financeurs sont soumis à l’emprise d’indicateurs contestés, comme la « mesure d’impact ».

Le rapport propose dans sa deuxième partie des pistes pour « revendiquer le soutien public aux associations » : démocratiser l’attribution des subventions et en faire un objet de débat public, construire un cadre législatif protecteur, notamment en s’inspirant du modèle belge, ou encore soutenir l’interpellation citoyenne.

De nombreux approfondissements théoriques, exemples pratiques et témoignages d’acteurs de terrain enrichissent cette réflexion pour nourrir un débat qui s’annonce encore long, entre marchandisation et démarchandisation des associations.  

Thomas Giraud

Sources