Certificat de formation à la gestion associative : satisfaction garantie ?
Comment favoriser la prise de responsabilités des bénévoles ? Le renouvellement des gouvernances associatives est un enjeu prégnant, ces dernières années ayant été marquées par des évolutions significatives de la sociologie du bénévolat en France, notamment en termes de pyramide des âges.
Dans ces conditions, la formation des bénévoles représente un levier d’engagement, permettant aux volontaires de gagner en confiance et en légitimité pour s’investir plus profondément dans la vie de leur association. Parmi les dispositifs initiés par l’État figurent notamment l’appel à projets annuel pour la formation des bénévoles financé par le Fonds pour le développement de la vie associative (FDVA) et le certificat de formation à la gestion associative (CFGA). Ce dernier a fait l’objet d’une grande enquête en 2024, dont les premiers résultats étaient très positifs. Les résultats complets de cette étude ont été publiés par la Direction de la jeunesse, de l’éducation populaire et de la vie associative (DJEPVA).
Qu’est-ce que le CFGA ?
Le CFGA est un certificat délivré après avoir suivi auprès d’un organisme habilité par l’État une formation théorique de 30 heures et une formation pratique de 20 heures, dans l’objectif d’exercer des responsabilités bénévoles dans la gestion administrative, financière et humaine d’une association.
Initié par le décret n° 2008-1013 du 1er octobre 2008 (JO du 3) et suivant un référentiel fixé par arrêté (arr. du 15 déc. 2008, JO du 23, texte n° 34), le CFGA propose une formation transversale qui « permet de sortir des logiques de développement sectoriel que l’on retrouve dans les institutions et les têtes de réseaux associatives ».
Une formation, des chiffres
L’étude s’appuie sur l’activité de l’année 2023 : 990 inscriptions au CFGA, 75 sessions dispensées par 36 organismes habilités. Un peu plus de la moitié des inscrits ont obtenu le certificat.
Les organismes de formation sont localisés dans 35 départements et les inscrits proviennent de 44 départements. De fortes disparités territoriales sont relevées puisque quatre régions entières ne comportent aucun organisme de formation habilité (Centre-Val de Loire, Corse, Grand-Est et Martinique), alors que quatre régions concentrent plus de quatre organismes habilités (Hauts-de-France, Nouvelle-Aquitaine, Occitanie et La Réunion).
Parmi les stagiaires, on compte 70 % de bénévoles, 20 % de salariés d’association et 10 % de personnes en service civique, ce qui révèle un détournement du CFGA, officiellement réservé aux bénévoles. Ce constat est interprété par la DJEPVA comme un révélateur du « manque de formation pour les salariés du secteur ».
Mais le principal enseignement de cette étude réside dans la reconnaissance unanime de la pertinence du CFGA : 98 % des stagiaires estiment qu’il leur a été utile et 92 % qu’il leur a permis de monter en compétences.
Thomas Giraud